OCCITAN: ECOUTE
Envoyé par: FOSSAT Jean-Louis <fossat@univ-tlse2.fr> (193.55.175.20)
Date: Jeudi, 3 Juin 1999, ˆ 6:37
La réflexion qui suit naît d'une pratique de numérisation de documents sonores catalogués, numérisés (ct-mip 98), et notamment de ceux d'entre eux qui, pour devenir intelligibles, nécessitent un gigantesque travail d'écoute qui nécessite la révision des objets mêmes, des hypothèses sur le recueil des objets, autant que révision des théories de la perception de l'onde sonore du langage appréhendé à travers des instances de parole, et des instances discursives, distinguées. On part des hypothèses de base de la neurolinguistyique et de la psycholinguistique; du point de vue des sciences de la cognition, l'attitude d'écoute du SON (communication parlée et intelligibilité) est cruciale pour les raisons suivantes: les stimulations de base (D'Introno et alii) mettent en oeuvre une activité neuronale "bouillonnante et fragmentaire"; pourtant en termes de perception et d'intelligibilité, le résultat à la réception manifeste des caractéristiques de "stabilité" relative, si on l'évalue en termes de perception: pourquoi cela; c'est que, disent les Sciences cognitives, la stabilité que nous percevons dans nos "sensations" est due à l'interaction qui s'opère entre l'information sensible recueillie et reçue, provoquée ou non, et les "patrons" déja emmagasinés; cela suppose que ces patrons soient acquis, et stockés (éducation/instruction par l'attitude d'écoute). Ce sont ces patrons qui serviraient de moule/modèle auquel se conformeraient les informations sensibles reçues les plus récentes; c'est pourquoi cette information sensible, hasardeuse, et chaotique, est perçue comme REPETITION, ce qui assure une perception de STABILITE. Autrement dit, les sensations sont médiatisées par des patrons acquis: ce sont précisément de tels mécanismes qui rendent compte de notre perception auditive, ou des obstacles à la perception. Les neurosciences postulent que nous avons acquis une série de patrons de mémoire auditive qui conditionnent la catégorisation et le discernement des stimulations acoustiques reçues. Ce serait donc l'interaction des informations les plus récentes "entrées" et perçues, avec les catégories stables que nous avons intériorisées, au cours d'une activité d'écoute pratique et construite, qui construit le rapport entre ce que nous entendons réellement (n fois ...) et les patrons intériorisés; ce que nous croyons entendre "réellement" est traité par le cerveau par une sorte de mécanisme d'équalisation; les phonéticiens et les sciences de la cognition ajoutent que ce que le phonéticien acousticien physicien est en train de décrire, ce sont les pièces d'un modèle qui peuvent ne pas exister dans l'onde physique réelle. Ceci dit, reste à savoir comment une telle réflexion transversale peut nourrir une pratique transversale de l'écoute qui prenne appui sur une approche très englobante du concept de son créé, provoqué, manipulé manuellement, avec prise de décision con,cernant la prise de son, les traitements succesifs, conditionnant (1) la numérisation (2) les travaux d'exploitation se fondant sur le travail d'écoute interactive expérimentale. Une réflexion transversale sur ce terrain peut intéresser tous ceux qui cherchent à construire, dans une optique transversale, un territoire nouveau, appelé territoire d'écoute du SON (plus englobant que parole, langage, musique), mais qui fasse appel aux compétences de tous, dans un souci de description, de formation. Quant à nous de telles réflexions nous incitent à une écoute multiple, dans les applications ATLAS PARLANT, TEXTE PARLANT, DICTIONNAIRE PARLANT.
|