MORPHOLOGIE LEXICALE
ESPLINGA/esplignueta
espingleta est-il un dérivé direct?
Envoyé par: Fossat JL DICTIONNAIRE OCCITAN <fossat@univ-tlse2.fr> (stci-hurvois.univ-tlse2.fr)
Date: Jeudi, 21 Décembre 2000, ˆ 11:54
La question a été posée, en termes de morphologie diachronique de savoir si oui ou non ESPINGLETA "petite épingle" était un dérivé direct ou un dérivé étoffé à deux AFFIXES.
Un certain nombre de certitudes peuvent être acquises de la morphologie historique; comme en latin les mots de deux syllabes féminins en [a] comportaient un [a] terminal extramétrique [HARRIS] SPINA comptabilisé comme SPIN[a] a très tôt développé une formation étoffée en -ULA responsable de SPINULA de rythme, donc de gabarit PROPAROXYTON: comme la voyelle de l'avant-dernière syllabe était brève, elle ne pouvait porter l'accent; le NOM pan-occitan est donc de gabarit ESPINGLA, ESPILLA; il n'existe pas de dérivé productif en -INGLA comme -ENC/-ANC; les prétendues ou réelles caractéristiques du GASCON consistent ici en un MOYEN D'EXPRESSION PREFERENTIEL appelé METATHESE, qui affecte une suite syllabique telle que #spin#la où se constitue une suite [’nl] traitable (1) par procédé de DISSIMILATION [ V. ESPARLA],
2° par intensificatin palatale [PALATALITE] (espilha; comme espalha)
3° par ANTICIPATION ET GENESE D'UNE ATTAQUE LOURDE (ou BRANCHANTE): [SPL]; cette suite nécessitant articulation d'une voyelle extramétrique initiale de timbre [e] tendant vers la CIBLE [SCHWA] cible atteinte en gascon sud-occidental et septentrional (Grande-Lande, Chalosse) comme l'atteste la documentation ALG.
MORPHOLOGIQUEMENT, espingla est donc un LEMME DIRECT en occitan; et espingleta un DERIVE DIRECT; mais la formule étymologique nous ramène incontestablement en termes de genèse à une double dérivation: #SPIN[a]/+[-/ULA/]+[-ITTA]#; comme BANCAREL = BANCUM /+[-ARE] /+[-ELLU] (NC MASC SG et NP), à ne pas confondre aver MACAREL, MACARELA !!!; pour les listes de décalés en occitan, V. ALIBERT (GIDILOC, PALAY (DIGAM, CNRS pour l'édition papier) et nos propres dictionnaires électroniques marqués, accessibles aux conditions juridiques générales hors e-commence électronique, définis en termes de e-travail (terminologie CEE 5° RDT 2000 IST ACTION 3 lignes d'action accès aux collections culturelles).
On prêtera une très grande attention à l'étiquetage phonologique des suites morphologiquement construites; un MASTRIC peut cacher un MASTERIC: mais ceci est un autre problème; de même un JOANICON est iun dérivé combinant deux affixes [-IC_ON] pour aller vite; mais qui dira la formation de JAN[t]òi? Première lecture JAN+òi suffixe aquitain, mais aussi pan-occitan (catòia; popòia, évaluatifs intensifs du domaine pan-occitan, mais de densité particulière en AQUITAINE, dont la densité aquitanique est connue; dans lce cas [t] sert à quoi ? on pourrait alors voir dans le lemme ou pseudo-lemme aquitanique TOI (BAREGES), une interprétation sémantique d'une suite morphonologiquement contrainte. On voir aussi transparaître, à travers le MCL de DENSITE (densité aquitanique) un des problèmes majeurs de la genèse du domaine occitan occidental aquitain (groupes pyrénéens); de récentes lectures montrent que cet élément de la problématique demande à être prolongé par une relecture sereine à l'abri des polémiques.
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