| J-L. FOSSAT30 mai 2024PROBLÉMATIQUE GENÉRALE: MÉTHODES DE TRAITEMENT DE LA PROBLÉMATIQUE DES INTERSIGNES LEXICAUX
 
 Les matériaux présentés sont loin de constituer un problème "particulariste", très "particulier" – pensez donc: lexique de la boucherie! E t de surcroît lexique gascon, languedocien, pyrénéen;, pourquoi pas poitevin-saintongeais, picard, normand, alsacien, lorrain, bourguignon ?
 Le problème fondamental que nous avons à traiter, dépend étroitement de ce que les choses sont: elle relève fondamentalement de ce que nous appellerons  intersignes/intersignification, corrélée aux fonctions de représentation et de coopération des actifs du circuit de l'économie du bétail et du circuit des viandes en France.
 En effet, dans leurs pratiques courantes, les commerçants – bouchers ou négociants en bestiaux -  sont en relation de coopération nécessaire, voire conflictuelle  avec les éleveurs de bétail, soit sur les champs de foire, soit sur les pacages, sur les parcours de "montagnage", à l'étable, à l'occasion répétitive de l'achat/vente des bêtes: par exemple d'une bête accidentée, on dira en cours de dialogue qu'est est:  soit esmalhada soit estorterolada; et l'éleveur comme le négociant ou le boucher savent que dans le premier cas, la bête est déhanchée; dans le second cas qu'il y a fracture d'une jointure, d'une articulation: lé/eth torterou.D DR; les uns comme les autres partagent une même représentation des états de choses qui sont reconnaissables par l'observation des actifs, qu'ils soient éleveurs, vétérinaires, commerçants . Il faut un cerveau d'étymologiste pour voir là l'ascendant TURTUR, "tourterelle", à partir de l'observation de son comportement; il s'agit en fait ici de l'observation partagée des vices et tares  et accidents affectant la locomotion: tòrser: tòrt/tortèra.
 Par ailleurs, les commerçants, mais aussi les éleveurs, confrontés depuis de 16ième siècle  à l'usage progressif de la langue française, premier pas vers l'effondrement progressif des dialectes et à la généralisation progressive de la langue grançaise normative: on doit voir là l'origine des solutions intermédiaires adaptatives:  d'où les formes dites régionales", ont pris le relais des formes dialectales initiales: le torterol/le tourtourol.R .
 Tellle est le cadre problématique très général de l'application qui conduit à rassembler la documents  lexicaux pour servir de base à l'analyse de la situation d'intersignes: D : d'ou R, et D + R  // F : d'où DF/
 Voilà donc les raisons sur lesquelles repose notre exploitation par des méthodes d'analyse régionale des données, des matériaux lexicaux concernant l'économie du bétail et du circuit des viandes en France.
 L'effondrement progressif des expressions langagières .D, doit par ailleurs être corrélé à l'effondrement démographique des populations durales dialectophones d'une part, et d'autre part à l'effondrement progressif partiel des pratiques du marché traditionnel, qu'ils s'agisse des circuits de l'Ariège, des vallées des Pyrénées occidentales, centrales ou orientales, comme des Alpes du Sud ou du Massif Central., le Languedoc occidental et oriental.
 Le mouvement lexical observé témoigne  par ailleurs d'une situation de crise qui rend compte de l'émergence précoce  de formes innovées de production comme de commercialisation.
 Le mouvement observé est loin de concerner uniquement les usages pastoraux  des cujalars, des orris , des vesiaus et  des bacades ; des juntes et faceries, des organisations communautaires fondées sur les pratiques pastorales, et les usages des mondes  maseliers.
 En témoigne la situation du mouvement qui affecte dès le 16ième siècle la toponymie tant urbaine que rurale.
 cf. fichier MONTALBA (16° siècle): oponymie D + R
 Le problème est alors celui de la cohésion langagière: ce problème doit être rapporté aux bases mêmes de l'organisation juridique et administrative d'une part  et aux structures sociales de gestion des activités tant urbaines que rurales organisées, comme on le verra, en réseaux interactifs: réseaux artisanaux, tournées du boucher, de l'épicier, du boulanger.
 
 
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