ERCVOX

NOMS DE LA SEMAINE EN LEXIQUE OCCITAN

Envoyé par: FOSSAT J.L. erss_clid <fossat@univ-tlse2.fr> (mwall.univ-tlse2.fr)
Date: Mardi, 8 Février 2000, ˆ 11:35

• Etat de l'art/ En occitan, à l'instal du catalan, et à l'inverse du français, les noms de la semaine sont des composés de type DIE +SPECIFIANT 'diluns, dimarç; dimècres; dijau/divés/divendres; dissapte, dimenge.
• PHONOLOGIE LEXICALE
(1) sont toujours disyllabiques et oxytons: diluns, dimarç
(2) sont toujours paroxytons et trisyllabiques; dissapte; dimenge
(3) les produits de DIE VENERIS constituent une frontière de phonologie lexicale interne à l'occitan; le gascon est caractérisé par la réduction syllabique; il a toujours divés [diß'es] de type CV#C'V; le languedocien est caractérisé par la sélection d'un trisyllabe et paroxyton [diBendres] CV#CVC#CCVC, en linguistique diachronique, le traitement languedocien s'explique par SYNCOPE; alors que le traitement gascon résulte d'untraitement par TRONCATION ou apocope syllabique; il s'agit là d'uu résuktat d'une contrainte prosodique sur les gabarits des ETYMONS, bien connue: MULGERE, traité par apocope produit le gascon [m'ulje] [m'Owze] son répondant languedocien légal est molzer [re]; V. MOVERE, responsable de gascon [m'aBe], et , de type C'V#CVdu schéma languedocien [m'Owre] de type C'VG#CV.
• DIMERCRES [dim'Ekres] de gabarit CV.#C'V#CCVC est très couramment distingué de dimarç [dim'ars] de gabarit CV#C'VC; en phonologie diachronique, le maintien de [kr] non sonorisé s'explique par l'articulation initiale d'ue Consonne [r] en position faible implosive, avant son effacement tardif; ce sont ces conditions qui expliquent le gabarit de dimè[r]cres. Certains évoquent parfois comme facteur inhibiteur le facteur de convergence homophonique comme source d'insécurité langagière; et le risque, - réel, ou présumé-, attesté ici et là (ALE), de confusion des bases lexicales signifiant "mardi" et "mercredi" respectivement, avec convergence possible en un disyllabe de type [dim'Ers]; on sait que dans les gavacheries franco-occitane du nord-occitan voire de l'ouest du domaine gascon, de tels événements ne sont pas à exclure, en raison du dimorphisme [Er/C°/aR+C°] en phonétique des parlers de la France dite d'oïl.