EMPILEMENT DE SYNCHRONIES COUCHES ENTASSEES STRATES SUPERPOSEES DESCRIPTION TRACES DIALECTOLOGIE/ARCHEOLOGIE
Envoyé par: Fossat J.-L. erss/clid/occitan <fossat@univ-tlse2.fr> (193.55.175.20) Date: Samedi, 23 Octobre 1999, ˆ 10:53
On se défend parfois, en linguistique "militante" d'avoir une posture "archéologique", dans une perspective orientée vers le futur; je me situe ici dans une perspective archéologique, tant du point de vue des méthodes de traitement des données empiriques (fouille de données (Data_Minting; constitution des échantillons; chiffrage; déchiffrage; description des traces visibles; interprétation des traces, modélisation; simulation; représentation/visualisation) que du point de vue des théories et modèles facilitant l'explication. 1° Dans les deux disciplines, se posent les questions de la genèse, donc de l'évolution: évolution des langues dans le temps; datation de périodes de rupture: ainsi datation de mouvements de restructuration en syntaxe (ordre des pronoms); passage d'une structure caractéristique de l'ancien occitan, à des structures vernaculaires éclatées. 2° dans les deux disciplines, des fouilles sont organisées pour rechercher des traces, localisables, datables, pour les traiter, les interpréter. Un objet phonologique qui a existé dans un état de langue ancien, peut soit continuer à exister, soit avoir été détruit, en totalité ou en partie. 3° Dans les deux disciplines, on se pose toujours la question de l'AVANT: avant la romanisation de l'Aquitaine, de la Guyenne, de la narbonnaise, il y avait qui? Dans cette perspective, la linguistyique historique du dialectologue exige qu'il prenne en compte la variation ethnique, langagière, culturelle, comme facteur explicatif (externe) de spécificités langagières: par exemple la non-sonorisation des Consonnes Sourdes Intervocaliques de l'aragonais, du gascon pyrénen occidental (ASPE/ARAGON) 4° La pratique du déchiffrage en perspective de modélisation mathématique; l'activité du linguiste dialectologue repose sur une pratique sophistiquée d'annotation, qui constitue un chiffrage (opération de chiffrage: ainsi alg6 est un document entièrement chiffré, presque ausssi peu lisible que pouvait l'être l'écriture linéaire B avant 1953; une opération de déchiffrage (100 JOURS DE DECHIFFRAGE) consiste à saisir, LOUPE EN MAIN, les données spatiales initiales, pour leur faire dire ce qu'elles contiennent, par traitement qui permette de donner à voir des TENDANCES, des organisations en séries, des distributions territoriales, des processus de propagation, des axes de propagation, sinon des circuits de propagation, des aires d'attraction, appelées POLES en termes de polarisation territoriale (données dérivées ssoumises à traitement, manipulation, représentation); je renvoie par exemple aux documents déchiffrés que constituent les données relatives à la nasalité consonantiques d'alg6, au déchiffrage de la variation de timbre sur les voyelles atones finales; il y a de fortes chances pour que cette pratique du chiffrage avec exigence de déchiffrage n'ait pas été comprise par la communauté scientifique; elle ne l'est pas du tout dans des milieux scientifiques et pédagogiques qui se réclament d'une politique linguistique et culturelle qui ne prend pas en compte la variabilité inhérente à l'organisation du fait langagier. 5° aires langagières et aires de pouvoir. En géographie linguistique historique, on s'est longtemps posé la question des correspondances, indirectes, entre aires géolinguistiques cohérentes et "centres de pouvoir", en razpport, par exemple, avec les structures politiques de la féodalité européenne, caractérisables dans ses relations avec l'existence ou non d'un Etat (notion moderne). Une géolinguistique diachronique est doncamenée à proposer une description en périodes du changement, qui ont un corrélat spatial, territorial. 6° examen d'une REGION en géolinguistyique et en archéologie. Les deux disciplines sont caractérisées par une identité de méthode de traitement (bien observé par GARDIN). Ainsi la description linguistique, passe par la représentation en courbes, histogramme du poids de séries pratiquées sur les données empiriques saisies sur un nombre de localités que les archéologues appellent sites; pour nous nous appelons site un groupe homogène ou relativement homogènes de localités (site de FIGEAC; site du MAS D'AZIL etc.); ce que nous observons, en comparant les sites, c'est soit la raréfaction d'un caractère ou trait (VELARITE, PALATALITE, CORONALITE), comme un archéologue observe la raréfaction ou son contraire d'un caractère datable (classification des caractéristiques des tombes, des objets archéologiques trouvés (céramique, outillage etc.): chacun ses paramètrres et ses critères de cotation, mais avec une même posture de mesure des similarités et déchiffrage des différences, à des fins explicatives. L'archéologue parle d'une genèse de la "régionalisation des styles"; le dialectologue géolinguiste, parle de la régionalisation d'un ELEMENT, d'un TRAIT, qui fait style; par exemple le STYLE CLAIR (vocalisme atone de TIMBRE CLAIR; contre régionalisation évidente (évidence phonologique) d'une CLASSE-OBJET dont l'homogénéité est orientée par la sélection (CHOIX, DECISION?) du TIMBRE dit "SOMBRE", ce qui mériterait une examen attentif des données empiriques déchiffrées dont nous disposons du fait de J. Séguy (alg6 déchiffré). Il se peut qu'en examinant la partition linguistique de régions langagières comme l'Italie du Sud, la Sardaigne, la Sicile, dans une opération comme celle de l'Atlas Linguistique Roman, ou en examinant la partition géolinguistique de la Sardaigne, on observe une corrélation plus ou moins nettes avec des faits relevant (1) de caractéristiques démographiques (dynamique des populations) 2° de la dynamique du processus de "colonisation". Les fouilles de dialectologie archéologique sont, à phase initiale, des fouilles lexicales, opérées sur des MOTS PHONIQUES: les SONS habitent des LIEUX.
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