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DICTIONNAIRE: agulha
agulha / gulha
PHONOLOGIE OCCITANE: EXTRAMETRICALITE
Envoyé par: FOSSAT J.-L. PHONOLOGIE ERSS <fossat@univ-tlse2.fr> (stci-hurvois.univ-tlse2.fr)
Date: Lundi, 18 Décembre 2000, ˆ 10:51
l'examen attentif de données sonores occitanes numérisée [ACI NUMERISATION MSH 2000] permet de revisiter, en rapport avec la théorisation phonologique des faits linguistiques, les faits d'extramétricité vocalique mis en lumière par les travaux de HALLE ET VERGNAUD (1978) Metrical Structures in Phonology et HARRIS ( (1983) et (1992) Spanish Stress: Extrametricallity Issue (voir la bibliographie générale dans D'INTRONO et alii.- Fonética y Phonologá de l'Español, Catedra, Ling. 1995.
Les faits occitans à expliquer sont les suivants
(1) cas d'extramétricité de voyelles initiales de mots à attaque vocalique : AGULHA: representé en surface par des formes de type [A]gulha
(2) cas d'extramétricité sous certaines conditions et contraintes de voyelles terminales [a] même lorsqu'elles ont un statut de morphème de genre (NOM): ainsi LANA (occitan général) produit [l+aNAS+NVELAIRE] ; RANA "grenouille" produit [a]r:/aNAS/nVEL] -[a] extramétrique, dans tous les cas: campana; castanha, maurana, etc. dans les cas de précession de NASALE associée soit au TRAIT +CORONAL soit +PLALATAL, la voyelle extramétrique [a] n'est plus perçue en surface: elle est effacée en surface [EFFAC]; ainsi ua vaca castanha [jo ßako kast'a] . On peut tenter de rendre compte de ces phénmènes par REGLES PHONOLOGIQUES distributionnelles (voir alors D'INTRONO, op. cit. 2.3 p. 148; on peut aussi se ranger aux hypothèses de HARRIS sur la phonologie espagnole, qui rendraient compte d'une partie des faits occitans aquitains attestés dans les données importée en direction du THESOC: lan[a], aran[a], castanh[a], si, toutefois, les faits n'étaient pas en relation avec la caractéristique phonologique de la NASALITE, soit hors morphologie dérivationnelle (lan, arran), soit en rapport avec une construction définie en morphologie dérivationnelle (castanh[a]); l'idée de base serait que le POIDS de la rime serait moindre quand [a] morphène terminal est précédé dans l'arbre combinatoire a gauche de NAS+CORONAL ou NAS+PALATAL (traits NAS associés) s'agissant de l'extramétricité vocalique; dans ce cas il y a REDUCTION de la taille de la base LANA+RANA/CASTANHA:
(3) enfin, devront être réexaminés les cas d'extramétricité CONSONANTIQUE pour les consonnes terminales, notamment lorsqu'elles onbt un statut de morphème flexionnel: los òmes; las fennas; deux cas de figure sont à expliquer
1° les cas de génération de diphtongue secondaire [laj] en gascon oriental et languedocien occidental
2° l'effacement du morphème [s] terminal, phénomène bien observé par J. Allières dans son premier travail scienbtifique (Via Domitia: Polymorphisme de [s] en gascon bas-commingeois de Rieumes; comme dans le premier essai de Jean Séguy.- Description phonétique contrastive de la phonétique du gascon bas-commingeois et du gascon haut-commingeois (mémoire d'Etudes Dupérieures).
Dans tous ces cas nous n'avons jusqu'ici évoqué que les explications relevant de la phonologie dérivationnelle; resterait à examiner si les méthodes de phonologie non dérivationnelle seraient de nature à eclairer certains aspects de la problématique, appliquée à des observables dialectaux romans, accédés dans des fichiers sons numérisés (dispositif MOUNTY SPEECH; WINPITCH; PRAAT).
Il s'agit dans ce cas de décider, pour les cas occitans septentrional et oriental attestant des faits de DIPHTONGAISON: mòrt [mw'Ort] (occitan arverno-méditerranéen) de la structure syllabique et moraïque qui semble le plus adaptée; notre hypothèse, conforme aux travaux expérimentaux de Jean Séguy (1953) est que la structure syllabique des mots de ce type comporte une attaque branchante avec double CONTRAINTE (1) C_CONTRAINTE DE VELARITE associée au phonème d'attaque [p,b,m] 2° C_CONTRAINTE de TRANSITION D'APERTURE qui laisse intacte l'unité vocalique monomoraïque, quel que soit son timbre et sa sonorité (muòrt, muèrt, muart); si bien que nous récusons l'existence de faits de DIPHTONGUES CROISSANTES dans ce cadre théorique, aussi bien pour l'occitan que pour l'aragonais. Sans base de données associées à des fichiers-sons, nous ne pouvons étayer notre hypothèse actuelle.
Le plan de travail du calendrier de fragmentation de la BASE dans le dispositif PRAAT sélectionné est le suivant
(1) détermination phonétique d'un énoncé phonologique balha[tz] m(e] aqueth cotèth (aquela cotèla): non pas aqueth (aquera) , aquest(a) aquí (2) détermination d'une fragmentation intonationnelle du SYNTAGME PHRASE [*]
(3) détermination des constituants d'un SYNTAGME PHRASE [*] phonologique
(4) prise en compte des faits de CLISE et recherche des faits explicateurs (5)détermination des unités lexicales phonologiques: LANA, RANA CASTANHA etc.
(6) segmentation en PIEDS
(7) segmentation en SYLLABES (ACCENTUEEES, ATONES, CONTRETONIQUES, INTERTONIQUES, si l'on accepte de prendre en compte le concept d'accents SECONDAIRES, en fonction de la taille des bases: les mots occitans de plus de 3 syllabes comportent nécessairement une position marquée CONTRETONIQUE.
Il restera à expliquer les mouvements ELISION et APHERESE en sandhi externe, et les faits de syllabation avec METATHESE (arag. crapa; gascon craba; Trascon; trascones); la phonologie des dérivés par décalage de l'occitan (pelisson, perishon, picheric etc.; teularia; boissonia; La Guepia etc.) [sur ce point V. Roche et Plénat 2000 exposé de la méthode à partir du suffixe occitan -ier]il faudra revenir sur l'explication phonologique des dérivés décaliés en -IA avec morphème décalé à CONS nasale, a CONS latérale, à CONS vélaire, et sur les effets induits de l'hiatus en occitan central [arj'e, [anj'e/unj'e/asj'e/isj'e/esj'e].
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