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MessagePublié: 05 Oct 2007, 16:32 
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PHONOLOGIE: OCCITAN: POSITION FORTE

Envoyé par: FOSSAT Jean-Louis erss/clid <fossat@univ-tlse2.fr> (193.55.175.20)
Date: Lundi, 18 Octobre 1999, ˆ 10:59

La position forte est considérée en général par les phonologues comme un objet phonologique unique, et défini en tant que "classe naturelle". Prenons-en à témoins les déclarations de NICE 1999 relatives à la journée thématique sur la position forte, et examinons quels faits occitans, quelles illustrations de ces faits justifient notr choix de modèle phonologique: modèle de phonologie déclarative (DP, à règles variantes gradientes ou "négociées": I. Le texte de la Journée de NICE 1999

Colloque

International

de Phonologie

La Position

Forte

Lénition et

Renforcement

Nice, 24 et 25 Juin

1999

Journée thématique



- Comment se fait-il qu'une consonne située en début de mot et après une autre consonne forment une communauté de destin? - Qu'avez-vous, qu'a votre théorie à dire sur ce phénomène? - Quelle en est la base empirique? En connaissez-vous des illustrations?

Ou alors, la même réalité phonologique peut être abordée sous l'angle inverse (et c'est l'angle classique): la (les) position(s) faible(s).

Comment se fait-il que la lénition ne survienne que dans certaines positions, et non pas dans d'autres? De quel côté que l'on veuille bien regarder la médaille, il y a 5 et seulement 5 positions dans la chaîne qu'une consonne peut occuper (abstraction faite des Attaques branchantes):

{C,#}__ V__V __{C,#}



dont deux illustrent un objet phonologique unique connu sous le nom de la Coda. Le contexte disjonctif correspondant __{C,#} "en finale ou avant une consonne hétérosyllabique" a été au centre de la discussion phonologique post-SPE, et a contribué pour beaucoup à la réintroduction de la structure syllabique dans le modèle, et à l'abandon de son caractère linéaire.

Dans ces conditions, on peut s'étonner qu'aucun intérêt n'ait été porté au contexte disjonctif miroir, {C,#}__ "à l'initiale ou après une consonne hétérosyllabique", qui pourtant est également récurrent dans beaucoup de langues, et constitue donc le même défi pour la théorie. En voici un exemple typique, la Mutation Consonantique Haut-Allemande. En allemand, les occlusives sourdes [p,t,k] du germanique commun sont affriquées en {C,#}__, mais fricatives en Coda et à l'intervocalique. L'anglais, qui a conservé les occlusives sourdes du germanique telles quelles peut servir de témoin de la situation ancienne ( =[ts], =affriquée vélaire, rétablie partout sauf en Haut Alémanique (Suisse))

#_

Coda__

Coda

V__V p

path

Pfad

carp

Karpfen

sheep Schaf

pope

Pfaffe t

ten

zehn

salt Salz

that das

hate

hassen k

corn

kXorn

thank

dankXe

streak Strich

make

machen

Il convient de citer également le roman, qui offre une riche illustration de ce phénomène: en Gallo-Roman, les obstruantes latines par exemple sont sujettes à des processus variés de lénition en Coda et à l'intervocalique, mais se présentent sans aucun endommagement à l'initiale et en post-Coda.

La théorie syllabique courante est gravement mise en cause par l'existence de la Position Forte, car elle est incapable de la discriminer proprement. En effet, sur les 5 positions logiquement possibles qu'une consonne peut occuper, 3 sont réputées illustrer une Attaque (#__, C__, V__V), et 2 une Coda (__C, __#). Or, seules deux des trois positions dominées par une Attaque, à l'exclusion explicite de la troisième, participent à la Position Forte. A l'instar de la Coda, le défi lancé à la théorie est donc de pouvoir caractériser la Position Forte comme un seul et unique objet phonologique, de la reconnaître comme classe naturelle. Qui plus est: la description structurale de la Position Forte {C,#}__, on l'aura observé, est l'exacte image miroir de celle de la Coda __{C,#}. Or, à cette description inverse correspondent également des effets opposés: si la Coda est réputée pour être "faible", la Position Forte, justement, a pour effet de rendre les consonnes qu'elle abrite "fortes" ou, si l'on veut, résistantes au changement (diachronique ainsi que synchronique). Cette situation n'a rien d'un hasard, bien au contraire, et ne fait donc qu'augmenter le défi théorique.

En résumé, il s'agit donc d'enquêter sur les effets segmentaux que subissent les consonnes à cause de leur position particulière dans la chaîne.

Philippe Ségéral et Tobias Scheer ont fait des propositions à ce sujet dans un article qui a été distribué à la réunion du 8 mars, "The Coda Mirror", et qui peut servir comme mise en ambiance pour la journée thématique. On y trouvera notamment un certain nombre de données illustratives de la Position Forte. Ce papier peut être téléchargé à partir du site web, et sera envoyé par voie postale sur simple requête.

Nous espérons, à l'occasion des journées, faire avancer le débat empirique et théorique en confrontant des données et modélisations les plus diverses possibles, compatibles ou incompatibles.

Télécharger The Coda Mirror.pdf PC(Windows95-98) : cliquer une fois sur le lien avec le bouton droit de la souris et choisir "Save Link As..." Mac : cliquer une fois sur le lien puis "enregistrer".
II.- Les faits romans discutés: implémentation phonétique et effets sur la phonologie déclarative 1° le cas de la sonorisation/lénition à l'initiale de C SOURDE (VELAIRE) languedotien: cat, cata "chat" gascon: gath, gata [g] languedocien : caldièra gascon: cautèra [k] [t] 2° le cas de la sonorisation de CORONALE SOURDE [t] ou de LABIALE SOURDE, derrière consonne NASALE hétérosyllabique languedocien ventresca 'ventrèche" gascon: ventresca, vendresca [d] 30 essai d'explication du cas languedocien: cambra [mBr] On dispose, pour l'étude de ces faits, et leur représentation, des documents suivants: • alg6 dictionnaires de variables, conçus en termes de phonologie déclarative et rédigés en termes de règles gradientes • alg6: distributions et règles gradientes; par exemple ALG6 carte de gradience sur la position "faible" -NJ,# (C 2173); sur la position faible -NT, -NK, -ND (alg6 C 2172) ie sur les faits de désassociation de C2 (seconde consonne en coda appuyée sur consonne homosyllabique, en coda branchante, et position dite appuyée; oin considèrerait comme position faible l'objet phonologique C derrière voyelle, en termes de phonétique diachronique. HYPOTHESES EXPLICATIVES La première hypothèse explicative, concerne l'alternance +VOIS/-VOIS à l'initiale pour les C sourdes des racines indo-européennes ou préindoeuropéennes: par exemple la base préindoeuropéenne KvRR- est représentée par des lemmes en [kar:] basque; et [gar:] en domaine gallo-roman aquitanique (NL GAR, pic du Gar, inscriptions: DEO Garri) • la question des C dites SOURDES-DOUCES à l'initiale JORN (languedocien, admet une affriquée perceptible à l'initiale soit comme sourde (forte, en position forte [ts'un]), soit perçue comme sonore [dz'un], soit, plus vraisemblablement, dotée des propriétés proprioperceptives des C SOURDES-DOUCES; mais la notation en est très peu systématique, surtout par rapport aux données empiriques gasconnes recueillies directement par carnet, en notatin directe de terrain, antérieurement au changement de stratégie de recueil (enregistrement de données sonores analogiques, à numériser, pour validation par analyse acoustique). La comparaison de données gasconnes, de données basques et de données aragonaises (Ribagorza, Haut-Pallars) pourrait venir à l'appui de cette hypothèse explicative en termes de contact de langues non romanes d'états antérieurs à la romanisation: curron (gond de porte) de base KRR- prélatine se présente en efffet (Corominas) avec trait ou élément (?) de +VOIS (lénition à la position forte initiale de mot en gascon comme dans les répondants ibéro-romans de la zone intra-pyrénéenne (substrat pyrénaïque, dans cette hypothèse). Sur cette question, je renvoie aux analyses d'ELCOCK. Examinés en phonologie lexicale, les données relatives à la désignation de l'agneau d'un an (borrèc/borrega) et de la chouette (caveca aquitanique) pourraient apporter de l'eau à notre moulin; si borrèc est donné comme ratacché à un suffixe indoeuropéen à redoublement [KK] comment se fait-il que le N féminin soit attesté avec +VOIS: borrega "brebis d'un ané; alors que caveca, aquitanique, "chouette", n'est jamais attesté avec lénition, mais constament avec [k] en position forte, intervocalique? La balle est dans le camp de l'équipe et des groupes de travail du THESOC, accessible sous http://ancilla.unice.fr. On serait curieux de savoir si les faits de sonorisation à l'initiale du SARDE et ceux du gascon relèvent ou non d'une même théorisation? (V. Lucia Molinu, Le statut de la voyelle initiale de mot en sarde: un miroir déformant ?
CADRE THEORIQUE: jusqu'ici, le cadre théorique de départ est celui de la phonologie déclarative (DP, BIRD) utilisé pour tenter de faire le départ entre ce qui relève de l'implémentation phonétique (exigence de recueil de données phonétiques implémentées) et les objets phonologiques qui leur correspondent. • alg6 la position faible de -N,# (alg6 gascon : crampa [mp]


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