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 Sujet du message: GEOLINGUISTIQUE GENERALITES
MessagePublié: 17 Juin 2024, 10:09 
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Administrateur

Inscrit(e) le : 26 Jan 2009, 15:06
Message(s) : 1036
Le dialectologue, la dialectologie, la géolinguistique et le tracé de frontières, en relation avec la mise en oeuvre de méthodes d'analyse régionale de données linguistiques


Tout parler dialectal a une forme organisée; j'entends par là une forme géométrique, déterminée en rapport avec un gradient de régularité; c'est pourquoi cette forme est floue.
Plus exactement cette forme se laisse définir par ses relations entre du dedans et du dehors.
Et l'ordre naturel qui régit l'émergence du fait linguistique dialectal est inséparable d'un ordre social.
Pour mettre en évidence cette conception des états de choses, le dialectologue confie au cartographe ou au dessinateur le soin de tracer avec une précision maximale des limites rendues visibles alors qu'elles ne le sont nullement dans la réalité sociale telle que vécue, des frontières avec ou sans passages ou ouverture. L'idée de base émane de Jean Séguy, entre bien d'autres, et certains dialectologues ont généralisé cette pratique.
La figure qui suit donne une bonne idée de la grande illusion du tracé des frontières précisées, qui entendent fonder des frontières calculables à partir des limites de variabilité structurale. L'espace apparaît organisé en sections. Est ainsi proposée une visualisation du fait linguistique dialectal avant sa désintégration, hors processus de recomposition, hors toute interaction; comme s'il s'agissait d'un phénomène naturel, sans qu'il soit immergé dans un ordre des interactions sociales/
L'objectif à partir de tels tracés est de déterminer les groupes de parlers "naturels" à partir de leurs propriétés structurales calculables dans un système plurilectal.
Les tracés de limites de sections ont pour objectif de visualiser et d'établir le contour de formes naturelles identifiées; les tracés dialectométriques, ne font que ressusciter le vieux fantôme des frontières singulières; ainsi en est-il des limites de clases établies sur critères d'ordre phonétique diachronique. On croyait avoir établi un ordre de classes naturelles; cet ordre nous renvoie de fait à un ordre culturel et social qui a un fondement historique.

REF. Fig N° 1 ALLOC Xavier Ravier: carte SANGLOT

Dans le cas présent le dessinateur de frontières a partitionné en sections et sous-sections l'espace de référence sur lequel il positionne ses observables en 6 groupes dont 5 sont articulés sur un groupe central.

1._ LES DONNÉES
Premiers pas vers l'établissement des tables de variables
1.1. Structures vocaliques
Dans le cas présent, c'est à dire dans le cas de la description des observables en Languedoc occidental, la variable /y/ de la syllabe tonique caractérise le regroupement occidental du languedocien occidental proprement dit, alors que la variable /u/ caractérise la forme des parlers orientaux; et la forme /ò/ll'aire centrale du Languedoc occidental. Alors que le domaine central a sélectionné une modalité /ò/ ouvert.
1.2 Structures consonantiques
La modalité/T/coda dessine une constellation orientale negative contre la constellation occidentale positive.
De même la variable de palatalité/attaque/$/ dessine une configuration septentrionale visible sur le schéma ci-dessus.
La modalité combinatoire de nasalité/vélarité n'a aucune propriété discriminante.
Par conséquent un tel type de tracé fait obstacle à l'analyse typologique dynamique des mouvements délimités par tracé avant toute analyse exploratoire.

2. LES MÉTHODES D'ANALYSE
La méthode d'analyse par corrélation des variables inventoriées permet d'établir une analyse dynamique de la variabilité dans un schéma évolutif ouvert, à l'inverse des analyses de groupes fermés, encerclés de frontières naïves..
De même, dans le jeu de données pris pour exemple de départ, la variable de labialisation vocalique permet de dessiner une constellation occientale contre une constellation orientale qui ne pratique pas la labialisation, la postériorisartion.
S'il est ainsi, force est de constater que les aires des variables déclarées ne se superposent pas. Dans une conception statique des états de choses, cela peut faire difficulté; mais en perspective dynamique, loin de faire obstacle, la non superposition des aires permet de mieux cerner dans ses fondements mêmes la construction des systèmes dialectaux, de manière aussi générale que possible.
On part de l'idée que les groupes de parlers ont une forme complexe calculable, mesurable. S'ils ont des frontières internes ou externes, elles ne sauraient être tracées avec précision, car les organisations dialectales, on le sait à présent, sont construites comme des agrégats de sous-ensembles gradables, on dit aussi d'états flous.
On introduit ici pour discussion un jeu de données de départ observables, avant tout tracé de frontière (Lalanne-1951 données du gascon maritime septentrional, groupe médocain); les données, une fois représentées par une méthode cartographique, ordonnent l'espace en sections non superposables

Fig. N° 2 lexique: Le hous/ le lierre
écarts, similarités

3. MÉTHODES ET PROGRAMMES D'ANALYSE DES DONNÉES
Ce programme , nécessairement couplé à une base de données, permet de rechercher les similarités, les homomorphismes, en même temps que de calculer les dissimilarités par calcul contrôlé des distances.
Cette recherche porte initialement sur toute variable singulière quantifiable.

Toutefois, la forme d'un parler n'est toujours pas accédée par la forme de chaque variable singulière, mais se calcule à partir de la combinaison et des corrélations de toutes les variables ordonnées en sous-systèmes phonétique, phonologique, morphologique, syntaxique et lexical.
Pour ce faire, le programme utilise une méthode de calcul qui permet de visualiser d'un seul regard le panorama examiné depuis chaque site source sur un axe St-Vivien à Bayonne, s'il ne s'agit que du gascon, de Bayonne à Montauban; ou sur un axe Bayonne-Nice, si l'on est plus ambitieux, et si l'on sait se donner les moyens d'établir, sans calcul complexe, cette vue sur les états de choses, considérés sur des territoires linguistiques atlantiques, pyrénaïques, cantabriques, méditerranéens.

Fig. N° 3 échalas de vigne / pergola

3.1 L'AXE ATLANTIQUE BORDEAUX_BAYONNE
Théobald Lalane dès les années 50 du 20ième siècle, avait, dans ses carnets d'enquête, organisé le recueil de ses données limitées à la Gascogne maritime de sorte que l'oil de l'utilisateur puisse immédiatement accéder, pas à pas, à toutes les variables à déclarer, C'est pourquoi nous avons décidé de construire avec variables déclarées la base de données des carnets d'enquête de Th. Lalanne, qui se démarque fondamentalement des recueils de données Sacaze et Jean Bourciez, et préfigure lle recueil des données du NALF sur la base du questionnaire dit Dauzat ANALF_ALG123; ALG456).

3.2 La forme d'un parler
La forme d'un parler se définit alors par le traitement classique des données en mode de lecture i/J ce qui permet d'établir une double classification des parlers selon les lieux (CAH_i) et selon les variables (CAHjVARS). Nous reviendrons plus tard sur ce concept statique de lieu, lieu de variablité, considéré comme point géométrique corrélé à son aire de variabilité ou de proximité gradables .

3.3 Méthodes
Les géolinguistes taxinomistes, ont tout naturellement adopté les méthodes de cartographie de la géographie physique, qui quadrille le territoire, on dit aussi l'espace, par recours à des méthodes trigonométriques, chaque lieu représenté par ses coordonnée GPX ; les programmes de type VISU_GPX permettent quant eux d'optimiser les parcours, les itinéraires à partir d'un lieu source.

3.4 Frontières-lignes
Un parler ne se diéfinit pas par la ligne qui établit sa carte d'identité (ainsi 40 Labrit, Sanguinet, Parentis), mais par groupe de lieux constitués en classe, ou par groupes de variables corrélées qui font classe.

3.5 ÉLOGE ET CRITIQUE DU LIEU
Ceci remet en cause le concept même de LIEU (localité, commune, village, cité, polis, concept géométrique, statique, juridique et conduit à rechercher es programmes qui permettent de redéfinir la dynamique évolutive de la variabilité dans l'espace et dans le temps des sociétés.

3.6 QUELLES MÉTHODES CLASSIFICATOIRES DE LA DYNAMIQUE DES AIRES?
3.6.1 LES CLASSES
Par les méthodes classificatoires, on aboutit alors à des tracées qui rendent visibles les groupements; que l'oeil , à partir du tracé des classes, voit concrètement.
Ce faisant, on ne voit plus du tout les variables déclarées qui ont permis de calculer ce regroupement; c'est pourqoi il convient d'établir de manière séparée une classification des variables déclarée, en totalité, ou avec délimitation à un groupe homogène de variables, par exemple en morphosyntaxe du pronon régime, sur la base des tables de morphosyntaxe, dont les données ont été établies à partir des cartes typologiques distributionnelles (Jean Séguy ALG6).
Notre objectif en mettant à, disposition des usagers données et programmes d'analyse est permettre aux usager experts de rechercher en groupement interdisciplinaire des méthodes de modélisation de la variabilité langagière plus adéquates que les méthodes d'analyse statique.

3.6.2 Les distances; écarts différentiels portant sur des variables définies
Toute distance calculée et tracée établit un taux de brouille, autrement dit fait brouillage de l'information.
Ceci conduit à repenser les organisations dialectales à la fois par figures dynamiques et en terme de mouvement dans des réseaux socio-culturels aussi bien qu'économiques.
Pour calculer et représenter la distance entre Larrazet en Lomagne et Toulouse, on passe nécessairement par Verdun-sur-Garonne; mais où décider du tracé de frontière? On sait qu'il existe une distance entre Larrazet et Montauban, porte du Quercy Blanc de Moncucq, mais quel type de frontière traçable peut-on établir dans l'espace représenté par la forme physique de la figure représentant le réseau CASTAN {Larrazet/Montauban/Toulouse}.
Poussons plus loin la provocation: prenons cette fois LECTOURE, en Aquitaine, dit capitale de la Gascogne, aux confins territoriaux de l'Aquitaine linguistique et du Languedoc linguistique, –occidental, bien sûr.
On sait que ce LIEU peut être positionné dans un groupe de gradient par rapport à {AUCH, MONTAUBAN, TOULOUSE}: soit.
Mais, si on allait plus loin?
Si on revenait aux réels, aux données mêmes, accédées par on ne sait trop quel modèle adéquat, plus adéquat que les méthodes de classification qui n'établissent pas assez bien les flèches d'échange entre les gens dans leurs réseaux de communication, y compris les réseaux commerciaux {Lectoure, Fleurance, Solomiac}?
Plus ambitieux certains parlerons d'un axe {SOLOMIAC-Nice, par MARSEILLE} ou {Montauban/-Toulouse-Montpellier}: nous ne sommes pas tous rendus à ce point des investigations rendues possibles à partir du regroupement réel de données (THESOC 2015-2024).
Courage: encore un effort! le dernier, sans doute?

Dernière version 10 juillet 2021 revu 30 septembre 2021
relu 17 juin 2024


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