TERRITORIALITE: SECTORIEL/TRANSVERSAL
Envoyé par: FOSSAT Jean-Louis <fossat@univ-tlse2.fr> (193.55.175.20)
Date: Lundi, 14 Juin 1999, ˆ 11:53
La remontée actuelle du concept (problématique, méthodes, de la territorialité bénéficie dans divers domaines du politique, de l'économique, du financier, du culturel et du linguistique d'un renouveau d'intérêt; la question de la territorialité est remise à l'ordre du jour d'une part du point de vue du cadre territorial le plus englobant (Europe), du cadre national d'autre part (Etat, dans ses rapports avec les régions politiques: 7 pour le seul ensemble occitan nommé par la charte des langues minoritaires européennes (signée, à phase de ratification); l'approche du linguiste historien et géographe est toujours, quant à lui, une approche multicritères qui négocie les critères grammaticaux (G), les critères de territorialité (T) et les critères historiques (H). Le choix de certaines méthodes descriptives peut vavoriser soit une approche par unités sectorielles minimales: c'est alors l'aurois, l'ariégois, le bas-commingeois, le haut-commingeois, si l'on opère en zone d'OC; c'est le confolentais (bas et haut, Nord et Sud), le Niortais (nord et sud etc...), ou le picard, divisible en picard oriental, occidental, picard du Vimeu, picard de contact du flamand de Dunkerque etc.) pour qui opère en zone d'OUI. Ce qui est à négocier, tant au plan des descriptions qu'au plan de l'éducation linguistique c'est l'articulation des dimensions plurielles du concept de territorialité. On a pu constater que, quelque soit leur angle de vision des choses, les citoyens français, de langue occitane, natifs de X, se positionnent non par leur revendication de localisation (X, né en Bérn, reve,dique une spécificité juridique pour ce qu'il appelle LANGUE, le BEARNAIS); mais Y, qui voi les choses de sa chire du Collège de France, donne encore le béarnais comme un dialecte du gascon, sans explicitement faire mention du rapport de ces variétés à un ensemble linguistique unique (occitan); on voit alors se développer des approches babélisantes, qui ont toutes pour caractéristique la fragmentation sectorielle; l'ambiguïté vient du fait de la confrontation des territoires unités politiques (pays de Giono, par exemple, unité politique négociable au regard des critères d'un programme euroipéen "Mosaïque"); il est très légitime, si on raisonne sur critère historique d'exclure RODEZ du site appele Gallo-Romania sud-occidentale (Province Narbonnaise), puisque Rodez appartient à un ensemble historique de socle arverne (arverno-méditerranéen). En résumé, la négociation du concept de langue territoriale, suppose une discussion des trois points de vue - point de vue des politiques (donc des unités d'aménagement du territoire), appelés à prendre en compte en eppproche transversale le domaine libellé PATRIMOINE - point de vue des linguistes descripteurs, appelés à faire reconnaître les spécificités du patrimoine langagier, selon des méthodes de description historiques, géographiques, qui replacent l'ensemble occitan (parcours occitans) dans un ensemble englobant méridional (parcours romans de l'Europe méridionale) - point de vue éducatif (Sciences de l'Education linguistique, Jeunesse, Education populaire, Education Nationale, niveau associatif etc.). On n'échappera pas, à cet égard à une définition de ce qui, en analyse multicritères à négocier, est appelé niche (le professeur dans son laboratoire de langue localisé, par exemple à SAMATAN 32 Gers); site (ensemble de localités présentant des caractéristiques de proximité (pays linguistique?) et socle défi,ni en termes de grammaire descriptive d'une langue à apprendre, à savoir, si savoir une langue a jamais un sens. Si cette position du problème n'est pas jugée toptalement folle, on ne peut que conclure ceci: qu'un concept aussi flottant que le concept de territorialité du langage (qui ne se ramène pas à la description de son "géofacies") nécessite le choix de stratégies de négociation, si l'on veut faire oeuvre efficace, oeuvre utile; ceci veut dire que l'approche de l'occitan dans une vallée pyrénéenne (Aure, Louron, Béarn, Aspe, Ossau), ou dans un fragment de ce qui a été un jour la narbonnaise gallo-romane (occitane: Bzzier, Via Domitia), est négociable, sur le terrain, comme dans les laboratoire; peut-être certaines méthodes classificatoires de laboratoire (géolinguistique, dialectologie) ont elles leur mot à dire; mais plus encore il convient de se mettre à l'écoute du terrain de l'acquisition de la langue enseignable ici et là. Des laboratoires viennent des cartes permettant de construire des indicateurs de territorialité (atlas occitan, atlas basque vus en approche transversale, regroupée); des lieux d'aménagement peuvent venir des vues concrètes sur la planification des missions d'éducation dans un environnement concret (vallée du Rône; ou vallées de l'Adour, des Gaves); les décisions linguistiques à prendre sont trop importantes pour les abandonner à un seul niveau institutionnel, fût-ce celui des instances supérieures de l'Education Nationale; l'éducation en occitan se définit non en dehors de, mais au-delà des laboratoires, en rapport obligatoire avec la nécessité de prise en compte des changements de société. Certes le calcul par méthodes d'agrégation (méthodes métriques)peut jouer à cet égard un rôle facilitant à la compréhension, s'il s'agit de prendre des décisions; la meilleure des décisions est non une décision de fermeture (culture fermée), mais une décision qui facilite la compréhen,sion de ce qu'on appelle culture ouverte; la première explication phonétique diachronique que donne en 5 minutes, cartes et doocuments en mains, à la main, à l'oeil et intelligence à l'écoute, à partir d'un texte majeur des TROUBADOURS (Bertrand de Born, par exemple, ou tel troubadour de Lectoure), construit déjà le patron indélébile auquel le sujet sera confronté et auquel il confrontera toute sa vie durant les sensations immédiates qu'il recevra; et ce processus, qui est à œuvre de la dorsale corso-sarde, à la dorsale pyrénaïco-cantabrique, n'est pas soumis à érosion.
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