Réf. RUDELLE 1967 RCP AUBRAC
DECOUVERTE D'UNE FRONTIERE LINGUISTIQUE/DIALECTALE INTRA domaine arverne entre CURRIERES et CONDOM (domaine exploré par Camproux, Nauton, Hallig)
Dans sa corresponsdance scientifique à G.-H. RIVIERE, Jean SEGUY en date du 11 mai 1967 écrit à ce propos:
" Le résultat le plus frappant est sans doute la découverte d'une frontière entre Currières et Condom, qui ne coïncide avec aucun obstacle physique sérieux (ce qui est le cas de St_Chély-Nasbinals). D'une façon générale et en dépit d'une opinion commune, les notions de "frontière" et de "dialecte" sont contradictoires, et c'est perdre son temps que de rechercher les fameuses "limites dialectales". En effet, le propre du dialecte, par opposition à celui de la langue, est de concilier un certain démarquage avec les nécessités de l'intercompréhension immédiate. Cette conciliation est obtenue par l'étalement et par l'imbrication des différences pertinentes. Si les isoglosses s'accumulent en cordon frontalier, l'intercompréhension est coupée, et on a une situation de langue (par exemple breton ~roman armoricain; parlers savoyards): les communautés en présence doivent alors avoir recours à une langue véhiculaire (le français en France). Le bourrelet d'isoglosses entre Currières et Condom simule vaguement une limite de langues. C'est là un fait rare, dont l'étiologie ne peut être qu'extra-linguistique (ségrégation tribale, hostilité immémoriale, rivalités économiques, que sais-je?). En conséquence, il ne faut pas se montrer trop regardant sur les critères linguistiques qui ont permis de révéler cette "frontière". Il est d'ailleurs remarquable que les différences phonétiques _ simples "couleurs" - soient bien plus nombreuses que les différences lexicales, lesquelles pourraient gêner le trafic".
Il serait intéressant de voir comment les dialectologues qui analysent des états de choses dialectaux, raisonnent en la matière en 2007 (LEEDS 2007). On pose pour cela quelques questions de débat préliminaires.
Comment sait-on qu'on est en présence d'une "bonne pratique" en géolinguistique.
Quelles sont les "bonnes" entrées d'onbservation, les "bonnes" données initiales?
Quelles sont les "bonnes" manipulations? donc les bonnes données "dérivées" de ces manipulations?
Quels sont les "bons" résultats (les meilleurs?)
Quels problèmes sont, à vos yeux, solubles et d'autres insolubles? Examen de cas tels que GEMINATION EXTERNE, ACCOMMODATION INTYERNE ET EXTERNE?
Quelles sont les bonnes pratiques en matière de calcul de coefficient de polyonymie? (Lalanne 1951, Séguy 1973 ALG4 données LEX 170 tabulaires)
Quelles sont, en géolinguistique, les bonnes géométries? et quelle est la bonne analyse des figures résultantes de l'analyse exploratoire de données tabulaires?
Quelle sont les "bonnes" distances et quelle est leur nature? distances euclidiennes ou distances non euclidiennes?
Quelle est la "bonne" analyse ou interprétation des distances mesurées?
Quelle est la bonne pratique en matière de choix d'une sémiologie de représentation des diastances, lexicales, phonétiques, phonologiques, morphologiques, syntaxiques?
Enfin qu'est-ce qu'une bonne pratique de recueil et analyse de données prosodiques
"pertinente" (?) en géolinguistique.
On se propose ici de mettre en analyse exploratoiure, avec discussion, un corpus d'énoncés de type:
(1) Il faut faire cuire les choux (carte CHOU TESOC)
(2) il faut faire sécher les draps (carte DRAPS TESOC)
(3) il faut faire sécher le linge (CARTE LINGE TESOC).
(4) il faut atteler dételer les boeufs [ kar dets'u~ntse ] 81 Andouque, Valdériès, Energues (carteJOINDRE TESOC)
(5) il faut faire les contournières [ f'a las kuñturnj'Ros ] 81 Energues
(6) la talvera (calcul de coefficient de polyonymie sur l'étendue du domaine occitan accessible par TRSOC 2007)
(7) far prodèl, far los crosèls, far la garbièra, far lo plonjon 81 Energues: calcul de coefficient d'idiomatisation en LANGUE, à partir d'une opération (projet) de regroupement généralisé de dictionnaires dialectaux, comparés, et analysés (théorie des graphes de synonymie, polysémie".
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