ERCVOX

Forum du CLiD
Nous sommes actuellement le 28 Mars 2024, 19:35

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 1 message ] 
Auteur Message
MessagePublié: 05 Oct 2007, 07:44 
Hors-ligne
Administrateur

Inscrit(e) le : 14 Avr 2005, 17:44
Message(s) : 373
OCCITAN/SES DIALECTES: IGNORANCE

Envoyé par: FOSSAT Jean-Louis erss_clid umr 5610 <fossat@univ-tlse2.fr> (193.55.175.20)
Date: Vendredi, 25 Juin 1999, ˆ 5:32

C'est un physicien de rang international R. FEYNMAN, qui rapelait à la communauté scientifique internationale que la plus grande urgence était d'afficher à la porte de leurs bureaux et laboratoires "ce qu'ils ne connaissent pas"; il rappelait ainsi qu'en Sc. exactes, commes en SHR, le moteur de la recherche fondamentale reste l'inconnu, le non connu, le mal connu.
S'agissant de l'organisation dialectale des langues romanes, qu'elles soient déclarées officielles, régionales ou minoritaires (faux problème), on ne sait pas encore très bien quel est le fondement d'une telle organisation, sa raison d'être; au point que l'on peut lire des textes aussi paradoxaux que le suivant: développement des langues régionales, "mais non des dialectes" !!! On ne sait en l'occurrence s'il s'agit d'une ignorance temporaire ou définitive; je pense qu'elle est moins liée au domaine même qu'à ceux qui, de leurs postes, de leurs positions, déclarent connaître le domaine et avoir toutes les qualités requises pour s'en saisir, en termes d'applications, non en termes de recherche fondamentale. On voit alors des propositions allant dans le sens de la détermination des propriétés du gascon, du languedocien, branches de l'occitan, formulées avec la plus grande sérénité. Et l'on est en droit de se demander si ce domaine des savoirs n'attend pas à proprement parler sa "révolution", pour réutiliser les termes mêmes du prix Nobel Lederman. Le rapport entre l'ignorance et le champ linguistique des applications dialectales n'étonne plus personne en 1999; c'est que nous avons passé des sièvles à établir des grammaires particulières, sans souci de ce que l'on appelle, en science fondamentale, UNITE, UNIFICATION, UNICITE; nous ne savons pas encore bien comment relier les divers fragments de connaissance qu'il faut arriver à relier, dans un dispositif qui permette d'établir ces liens comparatifs.
Dans ces conditions, le travail historique de l'un des plus grands savants internationaux qui soit au plan de la compréhension des organisations dialectales des langues naturelles, a été, - des textes importants de sa plume le prouvent, d'approfondir notre ignorance, au fur et à mesure que le comportement d'unification progresse; il s'agit de comprendre que le concept fondamental d'UNIFICATION ne doit strictement rien au concept de NORMALISATION des recherches appliquées, exécutées sur commande des politiques.
Les langues à organisation dialectale attendent aujourd'hui leur THEORIE UNIFIEE; nous disposons tout au plus de méthodes pour gérer diverses applications toutes fragmentaires. La dialectométrie, par exemple, n'est qu'une méthode (plus ou moins en vogue), qui a eu ses défenseurs et ses détracteurs acharnés; cette méthode n'est pas partagée par tous les membres de la communauté linguistique, même quand ils reconnaissent le principe d'iinclure dans un corps théorique le concept même de calcul de REGLES GRADUELLES. La question est de savoir si oui ou non cette méthode, qui a produit des résultats, marque la fin d'une aventure intellectuelle temporaire, à présent périmée, ou si au contraire elle doit se poursuivre en mode CONTINU.
Au risque de ne surprendre personne, je maintiens ici - par hennissement électronique - ce que j'ai dit au départ; que le champ des méthodes ici délimitées permet de faire reculer les ignorances; on peut démontrer que peu de lecteurs qui se disent spécialistes de l'OCCITAN, se sont donné la peine de lire avec précision les résultats produits par J. SEGUY 1973 (cartes de synthèse d'ALG6, notamment), ceci en raison même du caractère très limitatif de l'accès à ces résultats, difficilement accessibles à qui n'est pas spécialiste; il faut être un linguiste "de grande pointure" pour pouvoir tirer quoi que ce soit de valide des matrices binaires, des tables chiffrant les coefficients de gradience en termes de phonologie lexicale. C'est comme si les observations des dialectologues n'avaient aucun impact ni sur les théorisations des linguistes, ni sur les applications des applicateurs. Certes on sait que ce chemin de l'unification, ici comme ailleurs est un territoire sans fin, à l'interface, mal dessinée, de la mathématique et du linguistique.
Mais ce qui me préoccupe plus que les théories du fait dialectal, c'est le cadre général dans lequel toute théorie de la variation doit s'inscrire. Nous disons que un sujet gascon et un sujet béarnais, malgré leurs dissemblances, parlent la même langue; et nous aurions raison de le dire même si les sujets ne se reconnaissaient pas comme tels, contre leurs perceptions, contre leurs représentations, qui peuvent privilégier telle disssemblance. C'est sans doute reconnaitre que LANGUE est un concept UNIFIE, mais abstrait Il n'est pas étonnant, par conséquent que les METHODES dialectométriques aient pu constituer des outils efficaces.Ces méthodes permettent d'établir l'ordre non sur les CHOSES (LE REEL) mêmes lues sur les CARTES DES REELS (représentation des REELS), mais sur des REGLES soit binaires soit graduelles, qui constituent ces concepts intermédiaires manipulés par les théories de l'ujnification. Il nous semble donc que, pour longtemps encore, les mathématiques, le raisonnement mathématique, peuvent trouver dans le domaine des objets à variation langagière, belle matière à prouver leur efficacité.
Ce serait un beau sujet de débat à Radio-France (France-culture): force nous est de reconnaître, mlgré les avancées, ou en raison même de telles avancée, que le hiatus reste grand entre le monde des spécialistes de la dialectologie internationale (géolinguistique) et ce que peut penser le monde réel actuel, en termes d'entendement commun: ce qu'on entend par patois, dialecte, langue régionale, langue autochnone, langue territoriale, reste éminemment sujet à controverse, à dispute; et affirmée la validité absolue de nos prétendus savoirs scientifiques (fondés sur nos calculs) n'apporte pas la solution du problème qui reste posé dans son entier. Faut-il pour autant, en désespoir de cause, prendre au pide de la lettre les revendications de statut émanent depoints de vue "balkanisés"? évidemment NON. Ce que nous visons à établir, donc ce qui doiut être enseigne, c'est le RATIONNEL (l'ensemble des savoirs rationnels vérifiés, enseignables, sous des formes enseignables); et le rationel, qui prend en compte des éléments du réel, n'est pas à proprement parler la mesure du REEL. On n'a pas fini de tirer les leçns d'une linguistique territoriale bidimensionnelle, dont les contours délimitent les limites de nos savoirs temporaires, comme de nos ignorances, provisoires ou définitives: continu/discontinu: local/global restent pour longtemps encore des themata irremplaçables; le ce quou apprend le point de vue de Jean Séguy sur le langage c'est que les systèmes langagiers exhibent la la fois contraintes structurelles (je veux bien graduelles, interactives) ET comportements incertains: ce qui explique la formulation d'une classe de REGLES en REGLES GRADIENTES: abattre le DIEU NORMALITE, conçu hors du respect de tels principes. J'en étais là de mes réflexions quand BOLTANSKI 1999 est venu ajouter à ces principes, un vibrant hommage au concept même de VIDE dans les nouvelles théories phonologiqueq (position VIDE: concept encore très discuté dans les propositions nouvelles des théories phonologiques); il semble bien que la connaissance de cet état de vide (position dite vide) pouisse devenir une des conditions nécessaires à l'édification d'un modèle cohérent du fonctionnement des restructurations (on dit aussi brisures de symétrie) dans les systèmes langagiers dynamiques, entre autres systèmes dynamiques. Posiution phonologiquement VIDE ne veut pas DIRE : RIEN, NEANT; il peut y avoir quelque chose dans le REEL (plan phonétique des REELS), qui occupe, précisément, à un moment, la position X VIDE. Cela devrait permettre de réinterroger les linguistes qui travaillent à établir la réalité des fluctuations localisées, souises à des lois, à des REGLES, REGULARITES, sui ne tiennent pas toutes, il s'en faut aux catégories des REELS OBJECTIFS: on n'arrive pas à s'entendre sur les rappirts entre ALSACIEN, ALLEMAND: pourquoi?.
Pour moi, l'essentiel est ailleurs: dans une attitude de négociation de nos données et résultats, discuter avec les autres, de la portée de ces données et de ces résultats; mais ceci n'est pas de l'ordre des données: c'est de l'ordre, non de l'enjeu, mais des enjeux.
De cela dépend la vie d'unnouveau laboratoire MSH PATRIMOINE INTERREG, par exemple, en marge même de la légalité, mais à l'abri des banalités de l'ordre de débats de café du commerce. Qui acceptera de répondre à ces provocations ? un linguiste ? un mathématicien ? un physicien ? un tonnelier, un boulanger, un mineur, un militant occitaniste ou basquisant ? un homme politique, un parlementaire? Un théoricien de la variation? Un recteur chancelier des Universités? ce serait un grand honneur et faire acte "utile".


Haut
 Profil Envoyer un message privé  
 
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 1 message ] 

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous pouvez insérer des pièces jointes dans ce forum

Recherche de:
Aller vers :  
cron
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduit par Maël Soucaze et Elglobo © phpBB.fr